J’ai eu il y a une dizaine années, l’opportunité de discuter avec l’un des acteurs africains de la lutte pour la décolonisation. Nos échanges avaient porté sur le bilan des 40 années des indépendances africaines. Malgré son âge Il se souvenait avec beaucoup de détails et émotions des difficultés qui avaient émaillées la lutte pour les indépendances africaines. Il se souvenait encore de ses compagnons de lutte, des relations fortes entre intellectuels africains de la diaspora, de l’amitié que les leaders politiques de l’époque entretenaient. Il me dit que ces relations dépassaient les frontières nationales. Cela leur faisait rêver à l’intégration régionale et pour plusieurs d’entre eux à l’unité africaine. C’est au cours de cette causerie qu’il me fit la remarque suivante : Mon fils, nous nous sommes battus pour arracher les drapeaux. Nous l’avions fait avec passion et détermination. Nous avions nos limites mais nous avions au moins pu arracher les drapeaux au colonisateur. C’est à la jeune génération que nous remettons les drapeaux. Qu’allez-vous en faire ?
Cette question profonde de cet aîné est certainement celle qui se pose à la nouvelle génération des leaders africains. Que les drapeaux soient troués ou partiellement rongés par les termites, qu’ils soient transmis de force ou normalement transmis à la nouvelle génération, cette question reste entièrement posée : qu’est-ce que la nouvelle génération des leaders va faire des indépendances ? Comment, malgré le lourd héritage de l’esclavage et de la colonisation, les nouvelles générations vont-elles tracer les sillons pour la construction d’un avenir meilleur pour l’Afrique, sans perdre son énergie à refaire le passé peu glorieux ? En effet, il s’agit aujourd’hui de savoir comment l’Afrique va rebondir, comment sortir le continent de cette situation non reluisante après ses 50 ans d’indépendances.
Il est vrai qu’en 50 ans quelques progrès ont été accomplis ici et là dans un certain nombre de domaines tels l’éducation. Le nombre de cadres formés, le nombre d’élèves et étudiants n’a cessé d’augmenter après la décolonisation. L’Afrique dispose aujourd’hui, en terme numérique, de plus de cadres formés qu’elle n’en disposait au moment de la décolonisation. Mais dans l’ensemble l’inventaire des 40 à 50 années d’indépendance fait éprouver un sentiment de colère et de révolte face à l’inachevé, au gâchis, au temps perdu. En effet, les espoirs suscités par les indépendances se sont très vite transformés en désenchantements. Les nombreux terrains d’instabilité politique créés et entretenus par une culture de violence, du pillage et du racket ont mis dans les rues des milliers de réfugiés en Afrique et hors d’Afrique. L’extrême pauvreté récurrente consécutive à des systèmes de production basés sur l’extraction et l’exploitation sauvage des matières premières, sans y ajouter une valeur se lit partout au sein des populations rurales et urbaines. La très grande insuffisance voire le manque d’infrastructures de base du fait du manque d’un projet de développement clair, bien articulé, conduit à son terme, la corruption généralisée en système, les détournements massifs en vue d’un enrichissement personnel, le taux d’analphabétisme toujours assez élevé, toutes ces choses suggèrent que du chemin reste encore à parcourir. Au niveau de la jeunesse, le désespoir se lit sur les visages. Plusieurs ne songent qu’à quitter ce continent, à immigrer à n’importe quel prix pour survivre. Pris dans le tourment de la désolation, ces jeunes souvent issus des familles pauvres n’ayant pas de part dans ce système clientéliste en place, sont soit exploités comme enfants soldats, miliciens ou comme victimes de trafics de tous genres (sexe, drogue, etc.). Certains prennent le chemin de l’exil dans l’espoir de survivre. Après tout, en tentant de traverser le désert ou la mer, en se cachant dans le train d’atterrissage d’un avion ou dans un navire au milieu des sacs de cacao, comme eux-mêmes le disent, donne au moins une chance de survivre alors qu’ils sont comme condamnés à mourir s’ils restent chez eux. Ce calcul macabre n’est en vérité que l’expression du désespoir terrible qu’ils vivent.
Au plan de la démocratisation du continent, les avancées sont assez lentes. Parfois l’on a même l’impression qu’on recule car la culture de la prise de pouvoir par les armes, celle de la succession dynastique de père en fils sont encore d’actualité. Le manque d’une vraie culture démocratique permet le maintien au pouvoir de personnes qui refusent de rendre compte de leur gestion à la population. Cela ne favorise pas une émergence rapide de la bonne gouvernance.
Cette situation n’est du reste pas la seule responsabilité de l’Afrique et de ses dirigeants. Les anciens pays colonisateurs semblent entretenir cyniquement cette situation dont ils continuent de profiter. Au nom des intérêts économiques et géopolitiques, ils font et défont les pouvoirs en Afrique, usent de corruption pour assurer leurs niveaux d’influences, signent des accords secrets de défense dans un rapport de totale inégalité de forces, suscitent et entretiennent des conflits armés, etc. Les réseaux et les gros moyens financiers dont ils disposent les placent en position de force face aux pays africains et à leurs dirigeants y compris ceux qui ont un réel désir de changement. En entretenant une politique soutenue d’extraction sauvage et d’exploitation de matières premières, la stratégie du pouvoir colonial et néo-colonial a su tenir l’Afrique dans une situation de précarité et sous contrôle. En effet les prix de ces matières premières extraites d’Afrique ainsi que leur condition de commercialisation sont fixés hors d’Afrique. Les contrats d’exploitations sont signés dans des environnements opaques. Une partie de la rente est utilisée en retour pour assurer le maintien au pouvoir des leaders véreux, ou pour créer un climat d’instabilité au travers du financement des mouvements de guérillas en vue de maintenir la pression et de garder le contrôle.
Au plan psychologique, le rapport du colonisateur au colonisé reste chez le colonisé empreint de complexe. L’ancien colonisé reste dans son esprit et son imaginaire un complexé incapable de se poser comme autre par rapport au colonisateur dans le drame psychanalytique du rapport victime bourreau. L’Afrique reste encore pour l’ancien colonisateur cet enfant né de lui par césarienne. La profondeur de l’action coloniale sur l’imaginaire du colonisé a donc besoin de beaucoup de temps, un courage et une force mentale sans précédent pour se défaire, et d’être capable de penser et d’agir en homme libre. Ceci est d’autant plus difficile que même après la colonisation, il y a une nouvelle forme de colonialisme qui toujours se met en place, dans une sorte de rapport contractuel entre le colonisateur et le colonisé. Ce rapport contractuel diffus est observable à différents niveaux des relations entre le colonisateur et le colonisé. Le mot Françafrique fut inventé pour me semble-t-il rendre compte de ce rapport contractuel diffus qui donne à la France de maintenir le contrôle sur ses anciennes colonies.
Malgré cet inventaire peu luisant, je voudrai croire en la capacité de l’Afrique à rebondir. En effet, la survie actuelle de ce continent est déjà l'objet d'un miracle. Je ne sais pas quel autre continent aurait-il pu résister et survivre à tant de violences et d'humiliations subies tout au long de son histoire. En commençant par le monde Arabe puis le monde Occidental, chacun est venu ici chercher des esclaves, en se trouvant des complices africains, ou en usant de manipulation diverses y compris l’illusion des biens matériels. La colonisation vint noircir encore plus le tableau de ce rapport violent que le continent a eu avec le reste du monde. Mais l'Afrique reste encore debout même si elle ne tient qu'en s'arcboutant. C'est parce qu'elle est encore capable de puiser en elle-même des réserves insoupçonnées d’énergie qu'elle n'a pas disparue, déchiquetée et distribuée en petits morceaux. Cette capacité de résilience comme celle d'un roseau nous amène à croire que l’Afrique peut rebondir.
Ceux qui sont si sévères vis-à-vis de l'Afrique sont invités à faire preuve d’humilité dans leurs jugements. En effet, si l'on jette un coup d'œil rapide sur l'histoire de l'humanité, l'on en sera tout de suite éclairé. Nous savons du reste que l'Europe n'est pas parvenue à son choix et à son type de développement actuel en un siècle. L'Europe a existé pendant plus de deux mille ans avant qu'elle ne connaisse son développement technologique actuel qui donne l'illusion d’être très ancien. Dans les années 1940, donc dans un passé récent, il n'y avait pas encore de train électrique en Europe. En hivers, les maisons étaient chauffées au charbon. La révolution des nouvelles technologies de l'information qui a changé nos habitudes n'a pas encore 50 ans. Toutes ces choses décrites comme la marque du développement s'offrent à nos mémoires comme des choses lointaines. Elles sont pourtant nouvelles. Il y a simplement eu comme un processus d’accélération du cours de l'histoire, des sauts qui se produisent et qui transforment notre rapport au monde et nos conditions de vie et d’existence. La Chine est aujourd'hui classée au rang de grandes puissances mondiales. Pourtant, qui aurait parié il y a juste 50 ans que la Chine serait au niveau où elle se trouve actuellement, discutant le deuxième rang économique mondial avec le Japon ?
L'histoire nous apprend aussi que des modernités et des civilisations se meurent, pour qu'en naissent d'autres, intrigantes peut-être mais porteuses de nouvelles promesses. En effet, où se trouve aujourd'hui la civilisation grecque antique qui a en son temps rayonné et influencé le monde ? Ne devrions-nous pas dire la même chose du savoir égyptien ?
L'histoire de l'humanité est une histoire faite de surprises et de discontinuités, des moments de sauts et de pause.
Pour l’Afrique, il ne s’agit pas de s’attendre au miracle d’un génie de l’histoire pour qu’émerge le développement. Il est question, comme sous d’autres cieux, de s’ancrer sur l’espoir et sur le travail pour se prendre en mains, intelligemment et intentionnellement en traçant le chemin de son avenir. L'Afrique a donc une responsabilité importante dans ce processus de développement. Cette responsabilité consiste à opérer une rupture courageuse pour inventer ou découvrir sa propre voie, inaugurer une nouvelle ère. Elle doit avoir le courage de se mirer pour réinventer son rapport au monde. Elle ne peut se déroger à cette responsabilité interne. Les peuples qui émergent passent par ce moment de prise de conscience interne qui participe à l'émergence d'un désir profond de rupture. C'est la part de responsabilité que le continent doit prendre.
Cette responsabilité des africains en général et de la nouvelle génération des leaders en particulier pour donner un avenir meilleur à ce continent doit passer par l’exploration de quelques domaines suivants entre autres :
- Le domaine de l’éducation. Il faut investir massivement dans le domaine de l’éducation. Une grande partie de la population ne sait toujours pas lire ni écrire. Dans un contexte ou la tradition orale naguère propice à la transmission du savoir est érodée, la culture d’écriture s’impose à nous sur le continent. Cette culture permettra de créer un espace d’éducation plus large des citoyens, offrant la chance et l’opportunité à un grand nombre de personnes de prendre part à la construction collective de notre continent.
- Le domaine de la démocratisation. Il ne s’agit pas de reproduire les modèles démocratiques qui marchent dans d’autres parties du monde mais de pouvoir si nécessaire réinventer des expressions démocratiques offrant un vraie cadre pour une véritable expression de la liberté du peuple tout en réaffirmant la dignité humaine et les bases de la culture et des valeurs positives des peuples africains. L’émergence d’un tel espace permettra à chaque africain de s’exprimer, de partager ses vues, de librement choisir ses dirigeants et les évaluer sur la base de leur résultats. Elle permettra aux dirigeants de proposer à l’évaluation de la communauté des projets de sociétés critiquables, et de rendre compte en retour à cette communauté de sa gestion de la gouvernance. C’est un tel espace qui permettra me semble-t-il une gestion saine des multiplicités et des diversités identitaires en Afrique au travers d’un rapport autre de cohabitation et d’enrichissement mutuels.
- La culture du service. Que ce soit dans le domaine de la sphère publique ou personnelle, les dirigeants africains doivent redécouvrir le sens profond du service. Servir les autres implique une dimension de sacrifice de soi qui éloigne de la tentation d’une recherche effrénée de gain, de puissance. L’on ne cherche pas à se servir à tout prix mais à servir les autres, à contribuer à leur élévation. Les détournements de fonds, les rackets, les abus du pouvoir relèvent d’un désir de se servir, de ne penser qu’à soi. Le vrai patriotisme et le vrai civisme ne sont possibles que si l’on redécouvre la profondeur du service des autres. Les médecins, les enseignants, les douaniers, les magistrats, les forces de l’ordre seront véritablement au service de la communauté, sans privilégier leurs intérêts et leur enrichissement personnels.
- Le changement de paradigme au niveau des intellectuels qui doivent redécouvrir la culture de la créativité, de l’innovation et de l’inventivité. L’Afrique a toujours fonctionné avec des paradigmes anciens qui amènent les dirigeants à se figer sur les ressources naturelles comme les seules sources de production de richesses. L’on sait pourtant que les ressources naturelles sans valeur ajoutée ne profiteront pas véritablement à l’Afrique qui du reste ne dispose pas d’une étoffe suffisante de capitaux pour investir dans l’exploitation de ces ressources. Dans un environnement libéral et parfois ultra-libéral, seuls les détenteurs de capitaux s’imposent aux autres. Mais ce paradigme doit changer car l’Afrique ne disposant pas de capitaux financiers doit investir sur le capital humain, éduquer et former les jeunes à produire des richesses à partir de la mise en action de leur intelligence créatrice. Ce qui n’est pas possible ni inimaginable aujourd’hui pourrait l’être demain. Et c’est par le jeu de l’intelligence que de nouveaux espaces et possibilités peuvent émerger et qui pourront aider à contourner les dictatures des systèmes en vigueurs qui laissent le continent dans une situation de blocage. L’Afrique devrait donc explorer cet espace ouvert de la plus-value intellectuelle qui a permis à toutes les civilisations d’émerger, de se développer. L’effort de théorisation qui reste à faire participe de mon point de vue de la recherche de cette plus-value intellectuelle car le travail intellectuel, la pensée qui produit ne peut se faire sans théorisation, sans conceptualisation. La tâche de l’élite africaine est donc une tâche de la pensée créatrice qui se nourrit de sa propre sève mais qui s’enrichit de l’apport des pensées en cours dans les autres parties du monde. Pour l’avenir de l’Afrique, penser ce n’est pas rien faire.
- Cultiver le sens de l’insatisfaction et développer la recherche de l’excellence. L’Afrique qui veut tracer son futur meilleur devrait également s’engager sur la culture de l’insatisfaction. En d’autres termes, il s’agit de refuser sa condition, de se révolter contre le niveau et le standard médiocres de service qu’on lui offre. Il s’agit de former la population à une culture d’exigence, d’indocilité et de subversion. En Afrique, la culture dominante est celle qui consiste à se contenter de l’approximatif, même s’il y a un potentiel pour atteindre le meilleur. Il suffit par exemple qu’un gouvernement fasse un kilomètre de route ou qu’il construise 10 nouvelles écoles pour que la population se mette à applaudir comme s’il avait fait quelque chose d’extraordinaire. Il suffit qu'un gouvernement paye régulièrement le salaire des fonctionnaires pour qu'on le divinise. Le devoir de tout gouvernement digne n’est-t-il pas celui de mettre à la disposition de la population d’un minimum d’infrastructures viables ? Que fait-il d’extraordinaire en construisant une route ou une nouvelle école, dans un continent où la demande est énorme ? Il est vrai que la souffrance et l’absence de liberté mais aussi la tradition africaine de générosité ont rendu les populations moins exigeantes. Mais cette culture de l’à-peu-près, ce contentement qui du reste est résignation n’aide pas ceux qui sont sensés servir à faire le maximum pour produire un service de qualité et à constamment améliorer leur service, leur qualité de production. N’étant pas exigeant avec les dirigeants, ceux-ci se contentent de donner le peu et le médiocre tandis que les ressources mises en place pour faire une production de qualité sont pillées.
Cette exigence de l’excellence n’est possible que si l’on travaille à faire émerger une société démocratique où les citoyens peuvent dire leurs attentes et leurs insatisfactions sans être menacées de mort ou de tortures.
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Personnellement, je ne me laisse pas prendre au piège de la politique du rétroviseur consistant à me figer sur le passé peu reluisant. Je refuse de continuellement pointer un doigt accusateur sur le colonisateur qui me fait perdre mon énergie sur ce qui n'est pas stratégique.Je regarde à l'avenir que nous devons tracer ensemble.
Je crois que les nouvelles générations des responsables africains d’aujourd’hui et de demain trouveront en eux une réserve de créativité pour donner un avenir meilleur à ce continent qui a tant souffert et qui continue de souffrir. L'histoire réserve des surprises. La situation actuelle de l'Afrique qui provoque ce regard parfois moqueur ou de pitié pourrait demain changer radicalement. L'Afrique pourrait demain être redécouverte comme réserve de culture et d'humanisme viables pour notre monde actuel en perte de repères et de sens. J’ose croire que cette Afrique qui souffre malgré ses 50 années d’indépendances pourrait être en quelque sorte cette semence dormante capable de féconder quand la bonne saison viendrait, lorsque les autres civilisations se seraient totalement autodétruites sous le poids de leur désir d'autonomie sauvage et de leur propre orgueil.
Daniel Bourdanné.
3 commentaires:
Comme un auteur pouvait le dire: « l’homme est un loup pour l’homme », moi je dirais: « les intellectuels africains sont des loups pour l’Afrique ». Après 50 ans d’indépendance, après 50 ans du passage du relais entre les colons et les africains, je me demande si les africains ne sont pas plus colonisateurs que les colons. Les intellectuels africains ayant étudié dans les même grandes universités que les « toubabous », souvent majors de leur promotion sont rentrés en Afrique pour détruire l’Afrique. Le tableau est sombre, jeune que je suis, je ne crois plus en l’Afrique. En effet, comment comprendre que nos intellectuels, ayant souffert le martyr pour la démocratie, lutté pour le multipartisme, lutté pour la liberté de presse et de pensée; une fois au pouvoir, ils sont dictateurs plus que les colons. Le colon, lui, forçait nos parents pour mettre leurs enfants à l’école, même si les méthodes utilisées sont sujets à critique. Nos intellectuels au pouvoir font des efforts pour ne pas nous scolariser. On fait semblant d’ouvrir une classe de CP1dans un village à l’approche des campagnes électorales. Comment comprendre que les éminents juristes africains, cité dans les grandes universités du monde, peuvent donner une décision de justice au mépris des règles élémentaires des cours de première année de droit. Ça c’est l’Afrique. Arrêtons de chercher toujours des sorciers à nos morts. Les vrais sorciers sont les intellectuels africains qui « mangent » l’Afrique. Les intellectuels africains sont les nouveaux riches avec des comptes bancaires sur les côtes d’azur. Diantre, on parle du néocolonialisme, pourtant c’est là-bas qu’ils prennent leurs vacances, c’est là-bas qu’ils ont leurs enfants et leurs femmes.
Aujourd’hui, la jeunesse africaine n’a aucun repère. On prime la violence, la tricherie, la malhonnêteté… Même un enfant de CP1en Afrique sait qu’il doit être violent ou tricher pour « percer » en Afrique. Quel modèle la jeunesse africaine-a-t-elle ? Nous parlons de la Chine, qui est la deuxième puissance économique mondiale et nous voulons nous tourner vers elle pour venir nous recoloniser. J’ai honte pour l’Afrique, 50 ans en arrière nous avions le même PIB que les pays d’Asie et aujourd’hui, nos dirigeants n’ont pas honte de dire que nous allons tourner le dos à l’Europe pour nous diriger vers la Chine. Je ne veux pas désespérer de l’Afrique, je veux croire que l’Afrique va naître de ses cendres, mais, tous les indices me prouvent le contraire. Ces quelques intellectuels africains encore intègres, préfèrent vivre loin du continent pour refuser toute compromission et vivre loin des bruits et coups bas comme nous savons si bien le faire. Autre indice de mon désespoir, certains pays africains émergeants, préfèrent sacrifier d’autres africains à cause des intérêts comme le fait l’Europe. On trouve d’autre forme de démocratie en Afrique comme le partage du pouvoir. Nos intellectuels sont forts dans le développement de certaines théories dans lesquelles ils se perdent souvent. Comme Senghor pouvait le dire « l’émotion est nègre ». Toujours accroché à des thèmes rétrogrades comme le néocolonialisme sans apporter de véritables solutions aux maux qui minent notre continent. Les intellectuels africains sont devenus populistes dans le but de manipuler la population et la jeunesse et de l’assujettir. Je veux rêver comme Martin Lutter King pour dire « I Have a dream » mais j’ai peur que mon rêve ne devienne un cauchemar.
SLEUVALE Arnaud.
Il est cependant permis d'espérer car les jeunes qui prennent conscience de leur situation ont, grâce à leur créativité une capacité extraordinaire de prise ne main des choses. Les changements sociaux dans le monde ont souvent été obtenus grâce au courage et à la créativité des jeunes. Les jeunes africains ne doivent pas désespérer mais s'armer de courage et de plus de créativité pour changer le continent.
Bonjour Daniel,
Merci pour cette reflection tres pointilleuse. Je te rejoins entierement sur 3 points: (a) la culture du service qui operera une veritable revolution, (b) creativite qui doit nous amener a innover, a construire et a transformer nos matiere premiere, a avoir des idees novatrices...., mais surtout (c) le sense de l'insatisfaction. Je crois que le "c" est la veritable plaie de l'Afrique. On se contente de peu, de vivre et de survivre sans chercher a exiger le meilleur de soi et de la vie.
Cela dit, j'ai constate par experience que les milieux evangeliques, du moins americains, sont tres refractaires a tout discours faisant reference a l'esclavage, a la colonisation, a la france-afrique, etc... et je constate que tu en as parle :-)
Sam
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